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     « Les guerres ne sont jamais mondiales ; les ouragans punissent en choc, en éclair, et chirurgicalement ; les révoltes sont des poudres aux yeux de ceux qui cherchent à se déculpabiliser ; le tsunami n’avait pas été compris car trop injuste ; il fallait un drame plus vicieux, universel, collectif, totalement paralysant et qui vise juste, pile poil, exactement au centre de l’horreur : c’est le coronavirus.
     D’abord discret, grosse grippette asiatique, il s’est déployé comme un paon dans toute sa splendeur : maladie vicieuse qui remplit les hôpitaux, tue les vieux dans les honteuses maisons de mort, paralyse l’économie mondiale comme elle ne l’avait jamais été, ridiculise un mode de vie, ligue les êtres les uns contre les autres… La perfection dans la punition. 
Et dire que je crains que ça ne soit pas assez…
     Dieu montre et regarde. Il ne va pas être déçu du voyage, ou plutôt si… Que va-t-il bien devoir faire pour sauver ses enfants qui demain oublieront son message et se referont la guerre ? »

Extrait de Journal d’un confiné léger par David Vesper

     « Ce récit du confinement fait d’événements petits et grands, certains sans importance, la plupart très pénibles, David ne l’a pas voulu. Il s’est pour ainsi dire imposé à lui. Certaines « entrées » ont pu lui être agréables à écrire, motivantes et stimulantes ; pour d’autres, c’est d’une noirceur de catacombes qu’elles semblent émerger. 
Il s’agit de la retranscription très précise d’un moment historique, postée d’abord sur Internet, sur le blog de la revue, au jour le jour, entre le 16 mars et le 11 mai 2020 et finalement publiée ici dans une forme quasiment identique, sans autres modifications que celles liées aux exigences de l’édition papier (coquilles, syntaxe…). 
 
     Pour l’occasion, encouragés par le succès des deux premiers numéros d’Adieu, nous lançons la collection « Adieu » qui permettra l’édition de travaux individuels, contrairement à la revue qui demeure par définition un effort collectif. Il était logique que ce soit David, le directeur de la revue, qui ouvre le bal et inaugure les pages de cette nouvelle collection. »

Préface de Julien Vesper